Christian de Chergé

Christian de Chergé né en 1937 est issu d’une famille française chrétienne. Enfant il découvre l’Algérie. Très tôt, il entend l’appel à devenir prêtre. Il entre au séminaire carmes de Paris en ‘56. Trois ans plus tard, il part en Algérie pour son service militaire durant lequel il fera l’expérience fondatrice qui orientera sa vocation et qui sera le flux puissant de sa vie spirituelle. En effet, sa vie sera définitivement marquée par la rencontre de Mohammed. Un lien profond, d’amitié, se tisse entre eux. Lors d’une altercation dans la rue, Mohammed va protéger son ami Christian. Le lendemain, Mohammed est retrouvé assassiné : « Dans le sang de cet ami, j’ai su que mon appel à suivre le Christ devrait trouver à se vivre, tôt ou tard, dans le pays même où m’avait été donné le gage de l’amour le plus grand.»

En septembre 1969, il entre au monastère cistercien d’Aiguebelle, maison mère de Notre-Dame de l’Atlas à Tibhirine (en Algérie). Il rejoint Tibhirine le 15 janvier 1971.

Christian présente à ses frères un long texte écrit, résumant ses convictions personnelles. Il évoque l’appel entendu dans l’amitié qui le liait à Mohammed d’être « priant parmi d’autres priants », le besoin d’une communauté et d’une prière commune, la place de la lecture du Coran, le sens d’un vœu de stabilité en Algérie. « En cette voie de louange et d’intercession, j’aimerais rejoindre très spécialement d’autres hommes de prière parmi lesquels j’ai accepté d’enfouir ma vie, simplement parce que c’est l’un d’entre eux qui m’a adressé cet « appel à la prière…J’ai su, du même coup, que cette consécration de ma vie devrait passer par la prière en commun pour être vraiment témoignage d’Eglise. »

Sa spiritualité est donc nourrie de la rencontre de l’islam et d’un dialogue existentiel, au quotidien, avec les voisins et amis musulmans. C’est une spiritualité de la rencontre, de la « visitation » offerte à notre temps marqué par la pluralité religieuse et par l’engagement de l’Église dans le dialogue interreligieux.

Il participe au lancement du « lien de la paix », le « Ribât-el-Salâm », groupe fondé par un père blanc, Claude Rault, où viendront bientôt s’adjoindre des musulmans de la confrérie soufie Alawiya. Ce groupe se réunit régulièrement au monastère. Le « Ribât » a tenu une grande place dans l’itinéraire de Christian et de la communauté des moines, offrant un lieu réel d’échange et de prière entre chrétien et musulmans, dans le respect et la confiance mutuelle.

Le 27 mars 1996, le monde apprend l’enlèvement de Christian (devenu Prieur du monastère) et de 6 de ses frères. En mai 96, nos sept frères connurent le martyre, lors du conflit armé en Algérie. Avec eux, Christian a donné sa vie jusqu’à l’extrême par amour.
Sa vie était «donnée à Dieu, à l’Eglise et à l’Algérie».

Sources :
* Un Parcours spirituel et théologique des écrits de Ch. De Chergé, Christian Salenson, Bulletin international DIM, n°2005/2
* Jean-Pierre Flachaire : Notre-Dame de l’ Atlas, une présence de Visitation, dans Collectanea Cisterciensia, 2005/3, p. 197-206.
* PRIER 15 jours avec Christian de Chergé, n°102, Christian Salenson, Ed. Nouvelle Cité, 2006.
* Passion pour l’Algérie : Les moines de Tibhirine. » John Kiser


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